De soleils couchants aux lendemains d’antan, un être d'ébène traversait les plaines jusqu'à épuisement. Sa vie n'était que rebondissements, il ne vivait qu'à son dépend, mais celle-ci lui semblait si vide, qu'il en restait indifférent.
De nuits tombées aux étoiles estompées, un être d'ambre regardait le ciel s'éloigner. Sa vie était calme et harmonieuse, pas besoin de s’essouffler pour subsister, mais une poussière lui manquait pour agrémenter son existence.
Tout deux possédaient une chose complémentaire à l'autre, et pourtant, sans ce manque inévitable, aucun des deux ne pouvaient être amplement heureux. Et pourtant, un jour d'hiver, ces deux jeunes chats se trouvèrent et s'allièrent. Un jour semblable à tant d'autre, mais qui leur était du. De l'arbre vagabond et de la sève domestique, naquit une première portée de chaton. De là, seulement deux restèrent en vie. Deux mâles qui ne connaissaient pas encore l'éblouissante lumière de ce monde. Pendant cette recherche presque éternelle d'un lieu où survivre, Nuptiale, l'un des deux frères, s'offrit à la mort. Resta Tsuki, qui ouvrit pour la première fois ses yeux en admirant le dernier soupire de son frère maintenant défunt. Sa mère n'eut le temps que de mettre au monde un seul être avant de décéder elle aussi, rejoignant les autres, laissant la personne qu'elle aimait le plus au monde, seul.
Histoire :
Chapitre 1 :
Le soleil flottait dans un ciel ocre, déversant sa splendeur sur de grandes structures qui longeaient les stands des bipèdes. Le bruit y était si insupportable que j'enfouis ma truffe dans le flanc de ma mère pour atténuer ces sons chaotiques, tout en me délectant de sa douce chaleur avec assurance. Le sol y était dure et bitumé, mes pattes me faisaient tellement mal, lorsque j'essayais de me tenir en équilibre, que j’abandonnai bien vite cette idée.
Soudain, mon semblant de pelage s'hérissa, la chaleur du corps qui me protégeait commençait à diminuer jusqu'à en devenir froid. Plus le rythme de son cœur s'affaiblissait, plus je me resserrais contre elle, voyant que quelque chose n'allait pas. Puis vint le moment où je ne sentis plus rien. La peur me tenaillait l'esprit. Je poussais des cris aiguës les yeux mi-clos, mais rien n y faisait. C'est ce jour là que mon père, Ébène, me tourna le dos sans me donner la moindre importance, oubliant le simple fait que je puisse posséder un nom, pour s'occuper d'avantage de mon frère, Tsuki.
Celui-ci, assez conscient pour se dire qu'une telle chose était anormale, me pris entre ses dents et m'emmena vers une jeune amie à lui. C'était une chienne âgée de plusieurs lunes, un bipède lui avait donnée comme tâche de défendre le carrousel proche de son campement. C'est alors qu'elle accepta de me prendre en charge jusqu'à mon sevrage.
Chapitre 2 :
Le temps a passé et mes yeux se sont enfin ouverts, face à cette Terre qui m'avait tout l'air néfaste. Je regardais du coin de l’œil mon frère qui m'avait élevé de lui même, pendant ces quelques dernières nuits. Sans lui, qui sait si je serais encore en vie aujourd'hui.
- "Peut-être qu'une bonne étoile veille sur moi après tout..." Me suis-je dit après m'être levée en glapissant de douleur. Quand mes yeux se déposèrent sur un tas d'ossements, je fus surprise et horrifiée de comprendre de quelle personne il s'agissait. Je baissa la tête avec noirceur :
- "Ce monde n'est qu'horreur." M'avouais-je avec dégoûts. A ce moment là, Mon frère se pencha près de moi en lançant d'une voix basse :
-"Ah, tu as déjà les yeux ouverts..."Comment ça "déjà" ?
- "Oui, cet endroit est magnifique." Mentis-je pour lui faire plaisir. Il me fit un hochement de tête avant de partir visiter les nouvelles machines du parc d'attraction. Le voyant détaler, je me suis mise en tête qu'explorer d'avantage les lieux, n'était pas une si mauvaise idée.
La journée fut longue, ces engins multicolores m'éblouissaient, je voulais savoir ce qu'était les arbres, les grandes prairies à perte de vues, mais avant tout, je voulais posséder un nom. D'un coup, un forain sorti de nul part m'attrapa par la peau du cou. Comment osait-il ?! Seule Ambre, ma mère, avait ce droit ! Je me débattis mais me résigna, forcée de constater que je ne faisais pas le poids. Il me mit alors dans une cage de ferraille, avec des "croquettes" disposés dans un récipient. Totalement blasée, je m'effondra sur le sol et m’endormis.
C'est alors qu'un bruit de pas me réveilla, je reconnu l'odeur de Tsuki ! Heureuse de le revoir, je miaula à son attention, comme pour l'avertir de ma position.
Celui-ci fit volte face, et accourut vers moi. Il s'exclama hors d'haleine :
-"Ma... Sœur... Que fais tu ici ? Qui t'as fait ça ?!" Soudain prise de culpabilité, je lui répondis : "Un de ses animaux à pattes... Il me regardait avec avidité et..." Mais avant que je ne puisse finir ma phrase, un bruit retenti. Tsuki, terrifié à l'idée de se faire repérer par ce bipède, pris fuite :
- "Écoute moi bien, je te promet de ne jamais t'abandonner ici, je reviendrais !" Mon regard se porta sur lui jusqu'à ne plus pouvoir l'apercevoir. Il était déjà la levé du jours, et j'étais toujours aussi fatiguée. Pourtant, l'homme restait optimiste et me sorti de cette prison. Là, je compris ce qui m'attendais. désemparée, j’exécutai la moindre de ses consignes. Ces personnes m'utilisaient comme étant une attraction en elle même, un banal objet, qui ne possédait toujours aucune valeur, puisque personne ne pouvait me nommer...
La tombé de la nuit arriva, mon poil était mouillé, des enfants ignorants c'étaient amusés à me faire tomber dans l'eau par je ne sais quels cruels stratagèmes. J'attendis en vain mon frère, mais il ne vint pas, alors, le sommeil me pris avant lui. Les journées s’enchaînèrent donc ainsi. Parfois Tsuki venait me voir, parfois non... La seule étincelle qui me faisait tenir était de savoir que j'allais le revoir le soir. Très vite, je compris quels étaient mes sentiments envers lui, et je pris peur. Comment réagirait-il si je lui disait ?
La nuit retomba sur ce paysage funeste, les machines étranges étincelaient encore de leurs lumières multicolores. C'est alors que je vis mon frère arrivé de loin. Il était beau, généreux et attentif à chacun des mots que je prononçais. Il me manquait énormément... C'est alors qu'il s'approcha pour me parler :
-"Alors, ta journée ne fut pas trop dure aujourd'hui ? Tu n'es pas blessée ? Veux-tu que..."
-"Attend !" l'interrompis-je.
-"J'ai... j'ai quelques chose à te dire..." Repris-je plus doucement. Je le vis curieux et pressé de connaître la raison qui m'avais poussée à le stopper au plein milieu de sa phrase.
-"Je... Je sais que nous sommes de même sang mais... Je crois que je t'aime." Balbutiais-je d'une voix si faible qu'elle en était presque imperceptible.
Ses yeux devinrent grands, il pivota sur place cherchant probablement ses mots et gêné, il me demanda de lui laisser un peu de temps. Après ça, il disparu entre les manèges. Les jours passèrent, les nuits aussi, et je ne l'ai plus jamais revu. Mon espoir était dissipé, je ne croyais plus en rien, attendant malgré mon jeune âge, que le temps me prennent en pitié et m'emporte avec lui.
Et puis un jour, le forain qui m'avait pris en captivité fit une grosse erreur qui me permit de m'échapper. Après tout, qu'est ce qui me retenait ? je dévala les pentes, d'objets en objets, pour la plus part inconnus, et trébucha sur des caisse en bois. Étrangement, certains liquides toxiques s'en échappèrent. La pluie commençait à tomber. De peu je m'extirpa de là où j'étais née, pour y découvrir un monde totalement différent. Épuisée, je m’écroulai sous un arbre, avant de plonger dans un profond sommeil.
Cette nuit, la foudre jaillissait de part et d'autre de la ville. L'un d'eux frappa une zone proche des caisses inflammables et le centre pris feu. C'est en me réveillant que je vis au loin de la fumée noire, les flammes éteintes, prise de panique, je voulu voir si ma famille allait bien. Malgré la joie que j'avais éprouvé la nuit précédente, l'idée que Tsuki soit en danger me pétrifiait le corps entier. En rentrant dans les décombres, mon frère était introuvable. Les larmes commençaient à monter, lorsque je vis mon père gésir sur le sol, mort. D'un coup, l'indifférence qui me prenait me figea net. Puis je partis, sans cacher ma joie.
Chapitre 3 :
Les yeux clos, une souris vint se poser sur ma truffe. Ses moustaches venaient se frotter à moi, sans gènes. Alors que j'allais renvoyer cette chose perturbante à sa place, je sentis des griffes acérées se plonger sur mon échine. Le choque me glaça les veines, j'ouvris les yeux en crachant du sang sur la terre boueuse avant de regarder mon agresseur. C'était un chat d'une forte corpulence et d'un pelage blanc sale. Il me regarda quelques instants, dans sa voix il y avait de l'incertitude :
- "Que fais-tu là, sale chat de bipède ? Ici... C'est notre territoire !"
Sans avoir eu le temps de réfléchir, il se rejeta sur moi, les crocs découverts, prêt à me broyer les os. Mais un autre chat s'interposa :
- "Est-ce là une manière de traiter une invitée ? Elle pourrait-être utile...
Avant de lancer, la tête baissé à ses pattes, d'une voix cinglante : Comme proie."
Celui-ci avait l'air d'avoir compris le message, et lécha son pelage, devenu raide :
- "Oh, excusez moi.
Hey, on a besoin d'un élu, joint toi à nous, et tu seras gratifiée."
Je ne saisi pas de suite toute la supercherie qui avait l'air de trainer autour, et sans broncher, je rejoignis leur bande.
Ce groupe de chat errant avait un nom qui les unissaient. Apparemment, ceci était "les guides du Livre de Sopheriel". Mon adaptation me semblait fort difficile, tant que je m'écarta très vite du lot. Mais juste avant, un chaton me mis en garde. Un élu ennemi à nous existait de l'autre coté de la banlieue où je me trouvais, avec comme nom de groupe "les guides de l'Ange Endormi". Je sortis alors découvrir les alentours, dans un temps sombre et triste.
Le soleil n'allait pas tardé à se couché, lorsque je m'assis sur un rocher non loin d'ici.
Soudain, j'entendis le bruissement des feuilles mortes, levant la tête, je vis un chat qui me rappelait étrangement quelqu'un de familier. Je resta figée quelques instants, la tête basse, quand sa voix me fit sortir de mes songes.
- "Bonjour jeune personne, j'imagine que vous avez un avenir dans la vie ?" Ces mots me firent sursauter. Un avenir ? Je ne m'étais jamais réellement poser la question, après tout, à quoi bon ? Mais sûre de moi, une phrase me vint d'un coup :
-"Bien le bonjour à vous. Ce que je souhaite en tant qu'avenir ? Exterminer les hommes, et faire passer notre rang de félin avant les autres." Moi même était choquée de mes propres mots et pourtant... Ce mâle au pelage négligé et jauni par de la terre sèche, continua dans sa lancée :
-"Les félins n'ont aucunes chances, votre altesse. Imaginez-vous simplement le nombre de pertes que cela occasionnerait ? - Peu importe" fis-je d'une voix sombre.
- "Voyez vous, ce n'est pas comme cela que vous y arriverez, regardez votre futur devant vous, il est différent de ce que vous pensez."
Mais de quoi il se mêle ? -"Il est de mon devoir de faire passer notre survie avant celle des autres espèces, s'attarder trop sur l'avenir, c'est comme perdre un peu d'instinct que nous a doté la nature.
- "C'est sage de ne pas fabuler sur ce qui arrivera ensuite, mais, si vous parvenez à vos fins, ce que je vous souhaite, qu'adviendra-t-il du peuple chat ?" - "Le peuple chat promènera en laisse les hommes qui nous sous-estimait. Ils seront à notre service jusqu'à la fin de notre vie. Pour faire baisser leurs natalités, nous les rendront stériles. Ils devront capituler, et apprendre l'art de la chasse. Nous détruirons leurs armes, sans ça, ils seront inoffensif. Souhaitez-vous vous joindre à nous ? Ou... Contre nous ?"
Son regard porté droit devant moi me faisait frémir, mais qui était cet étrange individu ? Après un léger silence, il répondit : -"Je ne peux être de votre coté, cette bataille est faite pour les félins, or, je suis un loup. Cependant, je comprend votre cause, et ne serait donc d'aucun coté. Je serais qu'un simple observateur dans la plus pure neutralité qu'il puisse exister votre altesse, mais puisse que votre bataille, si vous la réalisez, soit la votre."
Mes oreilles étaient dressées, comment pouvait-il être un loup ? Ne savait-il donc pas, quel animal était-ce ? Je ne comprenais pas. Parlais-je tout simplement à un fou en ce moment même ?
-"Je... Excusez moi il se fait tard... Pourrions nous rediscuter une autre fois, peut-être ? - La pleine lune est dans douze jours, j'aurais sûrement la réponse à ce moment..." Disait-il préoccupé avant de poursuivre : "Cela vous convient ?" Dans douze jours ? Que voulait-il dire par là ? Et qu'entendait-il par "réponse" ? Ma voix se fit plus calme :
- "Ce serait avec joie." m'exclamais-je. - "Ce serait même un immense honneur, Votre Altesse" poursuivit-il.
-"Comment devrais-je vous appeler ?" Je planta mes griffes dans la terre, stressée : " Appelez-moi... Acide. Et vous... Vous êtes ?" Un peu d'espoir me revint d'un coup, j'allais peut-être enfin connaître son identité. - "J'ai perdu mon nom quand j'ai décidé de rejoindre la solitude de la Lune, appelez moi comme bon vous semble."
Je soupira quelques instants, quand la triste mémoire de mon frère me réapparu à l'esprit. -" Puis-je vous appelez Tsuki ? Vous donner un nom me tient à cœur... - Oh, quel joli nom... Et bien, merci Acide. A partir de maintenant, Tsuki sera mon nom. Excusez moi, je dois partir !"
Il fit demi-tour, et avant de s'en aller en courant, je l'entendis fredonner ces quelques mots : "Et cet ami retrouva le sourire qu'il avait cru perdre il y a de nombreuse années, grâce à une jeune personne avec un cœur pure."
Chapitre 4 :
Le temps passait, je ne connaissais pratiquement pas les gens qui m'entouraient, et pourtant, il semblait que je sois leur élu. De plus, je me suis mise à faire des rêves étranges. Si j'étais l'un des leurs, alors pourquoi ne rêvais-je jamais de cet endroit ? Pourquoi me voyais-je dans un lieu remplit de verdure à l'inverse des routes humaines ? Je ne comprenais pas. Mes pensées étaient confuses, d'autant plus qu'aujourd'hui était une nuit de pleine lune, le rendez-vous que nous avions fixés au grand rocher à l'Est de ce territoire arriverait bientôt. Allait-il venir ?
La nuit tomba bien vite, et plus je marchais, plus mon cœur augmentait de rythme. "Pourquoi étais-je dans cet état, ce chat me faisait-il si peur ?" je me secoua la tête face au vent pour m’écarter de cette pensée négative.
Une fois arrivée, le soleil, bien que couchant, éclairait toujours mon pelage. Légèrement épuisée, je me reposa donc quelques minutes, lorsqu'une truffe vint se coller à la mienne. Elle était humide, ce qui me fit ouvrir les yeux, Tsuki était venu ! Je le salua poliment, ce qui le fit sourire.
- "Que diriez-vous que l'on se tutoie ?" Lança-t-il d'un ton plus chaleureux, tout en restant assez mystérieux. Je repensa quelques instants à ma classe sociale, mais après tout, nous étions tous semblable, et je me sentais bien trop jeune pour gouverner, huit lunes, ça l'était bien trop... Alors je lui répondit en prenant le ton le plus normal que j'aurais pu lui faire :
- "Ce sera avec plaisir, monsieur le grand loup !" Il sourit, ce qui était contagieux, car d'un coup on se mit à rire tout les deux. "Attention !" Fis-je, en lui sautant dessus amicalement, mais il ne comprit pas et me fit tomber. - "Tu vas bien ? Excuse moi... Je n'aurais pas dû réagir ainsi..."Ce n'est rien !" répondis-je en cachant ma frustration.
-"Tu sais, il faut que je t'avoue quelque chose... Je ne suis pas comme toi, je... Je suis l'élu des membres du Livre de Sopheriel..." -"Je le savais... Mais..." Il prit une courte pause avant de continuer. "Moi aussi je fais parti d'une tribu." Je le regarda intriguée, avant de sortir sans le vouloir : "Une autre tribu ?"
- "Celle de l'Ange Endormi. J'en suis l'élu." - "Mais... Tu es un loup !" me défendis-je, comment pouvait-il... ? Nous étions ennemis ? -"Mais tu vois, notre temps est révolu. Laissons place à une nouvelle aire."
Il monta sur la grande pierre. "Tu vois, là-bas ? Si ensemble, nous enlevions ce tronc d'arbre qui barre le passage, ces deux tribus, étant en pente, seront inondées par le lac se trouvant de l'autre coté. Cela métrait fin à cette guerre qui dure depuis déjà la nuit des temps." Cette idée était étrange, et digne de lui, mais, dans son regard, je voyais sa sincérité.
-"Faisons-le. Je veux voir leurs corps purifiés par l'eau, et notre sang se mêler, comme des frères." Il était sûrement surpris d'une telle réponse, mais il répondit ceci : "Alors faisons le dans les règles de l’art, Acide, vient vers moi."
Nous nous avançâmes ainsi l'un à coté de l'autre jusqu'au dessus du tronc qui s'offrait à nous. Nous contemplions cet endroits pour la dernière fois, j'écoutais ses instructions, nous échangeâmes un long regard, et nos pattes se croisèrent, comme pour marquer cet évènement. Tous deux nous dîmes à l'unisson :
-"Et c'est ainsi que les deux uniques élus ennemis s'allièrent contre leurs propres peuples, pour causer leurs pertes. "
Ils n'avaient pas qu'à me choisir, pensais-je intérieurement. Après tout, qui pouvait être aussi bête qu'eux pour choisir une personne aussi frêle que moi, qui n'avait jamais dirigée, à la tête d'une horde toute entière ?!
Une fois que nous eurent achevés notre œuvre, nous n'avions plus qu'à attendre que l'eau dirige le bout de bois sur lequel nous étions. Mais face à l'eau, je me sentais très mal à l'aise, la peur me pris, et alors que lui s'était endormi à mes côtés, pour oublier le temps, moi, mon corps voulu que je m'évanouisse.
A mon réveil, le dessus de mon crane me faisait du mal, je me sentais très faible et usée. Je remarqua avec peine que mon corps tout entier avait pris l'eau.
-"Tu es tombé de l'arbre, mais ça n'avait pas l'air de t'avoir traumatisé, tu ne te réveillais pas. Si je ne m'en étais pas aperçu, qui sais ce que tu serais ?" Fit-il, comme l'air agacé. Ne répondant pas, j’avalai l'herbe devant moi, et me senti comme revigorée. Très vite, je me remis sur mes pattes en lui faisant un signe de la tête.
-"Regarde, une flaque d'eau ! Je voudrais savoir à quoi je ressemble, cela te dirait de venir avec moi ? - Oui, bien sûr, je te rejoins." Je m'avança rapidement vers mon reflet, puis mon compagnon me rejoignit lui aussi. "Oh... Regarde !" m'exclamais-je "Nous... Nous sommes semblables à deux gouttes de feu..."
En effet, chaque traits, chaque petits recoins qui avait l'air unique chez l'un, se retrouvait chez l'autre. Je le regarda dans les yeux quelques instants, avant de lui dire :
-"excuse moi, depuis le début, je te compare à mon frère, je le fait revivre en toi, et voilà que..." j’éclatai en sanglot. "Que... je t'aime, comme lui..."
Il se tu, puis de sa mâchoire sorti ces mots : "Ce n'est rien. Je ne sais pas si c'est partagé alors... Je ne m'avancerais pas et, de plus, je vais bientôt devoir partir en solitaire, car je suis un loup. Mais attend... J'ai un souvenir pour toi."
Il enroula autour de l'une de mes pattes un bout de tissus blanc avant d'expliquer : "J'ai cru comprendre que tout à l'heure, tu avais peur de l'eau. Si jamais ça te reprend, détache le de ta jambe, et bande toi les yeux, je ne sais pas si tu en auras besoin souvent, mais, c'est la seule chose que je puis te donner, sur ce, je te dis au revoir..." Il reparti à l'aveugle, pendant que moi je m’effondra sur le sol, nerveuse.
Chapitre 5 :
A mon réveil, cet endroit me parut très différent, je venais alors de remarquer que l'eau m'avait écarté de la ville. Je regardais perplexe le sol, il était si doux... L'herbe verte apaisait mes coussinets endoloris et la terre mouillée par la rosée du matin amortissait chacun de mes pas, les rendant plus agréables.
L'envie de pourchasser un papillon me pris, puis je m'immobilisa un instant. L'endroit ne m'était pas inconnu. Où étais-je ? La joie me vint, je pris un instant avant de sauter sur une souche d'arbre sans trop de problèmes. J'en redescendis tout aussi vite, puis laboura la terre de mes griffes, ce lieu m'amusait beaucoup. Puis je me mis à mordre l'écorce d'un arbre, en me disant : "J'ai exterminé des gens... Beaucoup de gens... Mais pour quelle raison au juste ?" mes yeux s'agrandirent, je ne comprenais vraiment rien à ce monde, était-ce normal que je vive, alors que d'autres la perdaient en ce moment même ?
Puis une vision me pris. Des chats, encore des chats ! Mes rêves d'autrefois me revinrent en tête, me trouvais-je dans le lieu de mes prédilections ? Je me remis à déchiqueter l'écorce, comme dérangée. Pourquoi tout cela m'arrivait ? J'entendis le bruit des oiseaux, celui des feuilles frémir, et de toute autres choses étrange... Cela changeait beaucoup des voitures, ou encore de ces machines volantes.
Je me remis en place, les idées comme troubles. Je pivota un peu avant de me remettre totalement en place, mon ventre me faisait mal, était-ce la faim ? Instinctivement, je m'avança vers une fine ronce, rallia les épines, puis les écrasèrent. Je rajouta un peu d'eau, puis je bu d'un coup ma mixture. La douleur s’atténua.
Heureuse, je m'avança sûre de moi droit devant les arbres sombres qui bordaient la foret. Quel paysage différent, l'air était respirable... Et tout ces arbres, cette végétation si belle et variée... Mais, je le senti au plus profond de mon échine, cet endroit merveilleux était peuplé de chats. Des chats comme moi, comme eux, qui détruiront tout sur leurs passages...
Soudain, un félin se jeta sur moi, toutes griffes dehors, si bien que j'en perdis connaissance, par frayeur. Lorsque mes yeux se rouvrirent, j'étais entouré d'eau. J'hoqueta de surprise, puis recula légèrement. Quelqu'un dormait devant moi, craintive, je la fit se réveiller, toujours sur mes gardes.
- "Il y a de l'eau, là, partout...Et des chats, comme moi, comme toi..." Elle maugréa avant de me sortir énervée : "Tu es prisonnière, alors tait-toi, et laisse moi en paix."
Je regarda alors mes pattes, mal à l'aise. Ne voulant pas l'énerver d'avantage, je me tus. Sur place, j'entendis des bruits de chats qui vagabondaient d'un endroit à un autre. Ce, jusqu'à ce que la nuit arrive. Soudain, une ombre agile s'avança vers moi.
[La suite avec la guérisseuse]
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