Cours de Rosou

-Jour de Neige-
Je m’éveillais doucement, les membres bizarrement engourdis. J’avais froid. Je tata la place ou il y aurait dû avoir un autre guerrier. Personne, mais sa litière, encore chaude, signifiais qu’il ne devait pas s’être levé depuis très longtemps. Je m’étirai de tout mon long, baillant à m’en décrocher la mâchoire puis, entrepris une légère toilette pour dompter ce poil si capricieux, ou les épis fleurissaient quand bon leur semblait, c'est-à-dire, tout le temps. Je sorti enfin la tête de la tanière des guerriers et inspira à plein poumons... Et éternua. J’écarquillai les yeux, la clairière était couverte d’un manteau blanc, tout était blanc, sans exception. Hésitant, je posai ma patte munie de fins coussinets très sensibles et le regretta aussitôt. Je retirai vivement ma patte de cette texture fondante, qui, au début froide, se transformais en une morsure glacée. Ma patte était mouillée. Je n’avais jamais vu un phénomène aussi.. Bizard. J’essayai de me remémorer mais non, jamais je n’avais vu un semblable phénomène, mais, j’en avais déjà entendu parler. De la neige, oui, c’est bien cela, c’était de la neige. Un peu tremblant, je posai toutes mes pattes, une à une, et commença à marcher doucement vers la réserve de gibier, comme si cette « neige » était plus fragile encore qu’une feuille de chêne. Je pris une proie, et alla la manger tout seul, un peu plus loin. Elle était gelée ! Je mordis, tant bien que mal, dans cette chair dure et froide, sans grande saveur. Quand je me relevai, je constatai que j’étais couverts, moi aussi, de cette froideur blanche. Des flocons de neige que je n’avais pas remarqué, trop occupé à mâchouiller ma proie, s’étaient mis à tomber. Je m’ébroua et grelotta de froid.