Un tour de magie (PV un chat sauvage)

J'allai m'alonger aux côtés de mon frère Samy pour écouter la leçon du jour de maman. Malgré ses protestations, on attendit pas Neige pour commencer, moi et Samy sachions très bien qu'il ne viendrait de toute façon pas.

-Tu vas nous raconter quoi aujourd'hui maman ?
-Tu verras bien Cannelle, ne soit pas impatiente.
-Bon, tu commence ?
-Oui oui, je commence. Aujourd'hui je vais vous apprendre l'une des règles du Code du Guerrier et vous l'expliquer. Cette règle peut vous paraître étrange et vous pourriiez ne pas la comprendre et c'est pour cela que je vais vous l'expliquer.

Je tendis l'oreille, curieuse de connaître cette fameuse règle. Maman nous avait déjà récité le Code du Guerrier en entier, mais je ne me souvenais plus de toutes les règles car seules les plus importantes sur lesquelles elle avait insisté m'étaient restées dans la tête. Et bien sûr celles qu'elle avait développé après.

-Mais maman, c'est quoi cette règle ? demanda Samy.
-"Un guerrier honorable ne doit pas tuer pour gagner une bataille, sauf si son adversaire agit contre le code du guerrier ou si c'est la seul solution pour se défendre." Qu'en pensez-vous ?
-C'est normal. C'est mal de tuer. miaula Samy.

Et moi, qu'en pensais-je ? Je trouvais ça plutôt normal de tuer d'autres chats dans la fureur du combat. Pourquoi le Code du Guerrier l'interdisait-il ?
Mes pensées furent interrompues par le bruit d'une voiture d'humain qui se garait devant la pension. Il y avait des inscriptions dessus, mais maman ne nous avait pas appris à les déchiffrer. Il y avait aussi une grande image d'un humain avec un grand chapeau noir et une moustache. Un humain portant la même moustache descendit de la voiture et marcha vers l'entrée. Je sentis la tension de tous les chats de la pension et, par instint, me serra contre maman. Un regard m'apprit que Samy en avait fait autant. Mais où était Neige ?

-Neige ! cria maman, comme en écho à mes pensées.

Soudain, dans un frémissement d'horreur, je vit l'homme prendre mon frère dans ses mains et celui-ci, heureux, se frotter à lui en ronronnant dans un signe de soumission. L'homme prit alors la parole.

-Je me présente. Je suis Gilbert, magicien professionel et je viens vous acheter un chaton pour mes tours de magie. Les enfants adorent les chatons et c'est le public que je vise le plus.
-Avez-vous fait votre choix ou dois-je vous laisser regarder les autres ? lui répondit la dame de l'élevage en louchant sur Neige.
-Celui-ci me parait très bien. Je le prends.

La dame prit la boule de poil blanche et la mit dans une petite cage de transport. Il semblait aux anges. Maman, Samy et moi le fixiont avec horreur. Il n'allait tout de même pas partir pour... pour servir à un tour de magie !
Quand le magicien fit démarrer la voiture dans un bruit affreux, je fixai une dernière fois les yeux magnifiques de mon frère qui partait pour des lieux inconnus.

Maman repartit d'un pas trainant vers la cuisine, dévastée, Samy sur ses talons. Moi, je préférai sauter sur la haie qui bordait le jardin, mon observatoire préféré. De là, je pouvais tout voir, tout sentir, comme si j'était dans la forêt. Je fermai les yeux, gravant dans ma mémoire le visage du magicien qui avait emporté mon frère. Quand je les rouvrit, je n'était plus seule.
Un chat inconnu portant les senteurs de la forêt se tenait devant moi et me fixait.

Cœur Hargneux marchait, encore et toujours vers de sombres milieux. Oui au début cela inquiétaient certains guerriers, mais ils s'étaient maintenant habituaient.
Il fuguait souvent, sûrement à cause de son goût de l'aventure, mais en grande partie lié à son mal être...
Il avait longeai la frontière du clan du Tonnerre, et avait continué à avançait sans savoir où il allait.
Maintenant il était dans une drôle de petite forêt, où les arbres était alignés. Une odeur acre flottait dans l'air, franchement pourquoi avait il oublié de se rincer après avoir donnait de la bile de souris aux apprentis, pour les tiques des anciens !
Il c'était habitué mais ne sentait plus les odeurs alentours.
Il entrouvrit la gueule et se concentra, fermant les yeux, puis il recula en fronçant le nez, ce sentier puait le chemin du tonnerre!
Un gros buisson de ronces se trouvait devant lui et il était entouré de grands pin aux branches hautes...
Il voulut se faufiler dans le buisson mais une épine se planta dans son flan, il gémit.
-Saleté ! Dit il tout en la délogeant d'un coup de dent.
Il inspecta l’intérieur du buisson, pour voir derrière mais il y avait une chose bizarre.
Je palpa la chose du bout de la patte, c'était une matière dur et froide de couleur rougeâtre.
Ne portant aucune odeur, Fichu, Bile de souris.
Il inspecta les alentours et remarqua un trou: surement creusé par un grosse bête, et il s'y glissa.
Ses yeux s'ouvrit, quand un monstre noire le frôla de près, il fit un bond et se plaqua contre "La chose froide" de peur il se précipita de l'autre côté du chemin du Tonnerre. Et grimpa sur une petite clôture le souffle court, Cœur Hargneux se calma un peu.
Quand, Horrifié il s'aperçut qu'il était tout près d'un nid de bipède, tétanisé il ne bougeai plus et depuis on poste, vit un bipède frapper de sa grosse main sur une surface verte.
Il contempla toute la scène, où un des chat c'était fait emporter avec affection, et le visage triste de plusieurs des nombreux chats.
Mais une seule retenait son attention: une féline d'un pelage somptueux, qui avait l'air d'avoir l'âge d'un apprenti.
Soudain, elle courut jusqu’à la petite clôture, fermant les yeux. Je bondit avec grâce et silence, à côté d'elle: Elle semblait si petite par rapport a ma forte musculature. Elle rouvrit les yeux et tourna doucement les yeux. Pour ne pas l'effrayer je préférais lancer une conversation...
- Dis, il y aurais pas un peu d'eau dans le coin ?

Aveuglée dans ma peine, je n'avais pas senti l'odeur du chat qui s'était approché de moi. Un hoquet de surprise m'échappa. C'était un imposant félin noir comme la nuit, bien différent de tous les chats que j'avais l'habitude de côtoyer. Une large cicatrice barrait sa patte gauche et je frissonnai. Ma mère nous avait souvent parlés de dures batailles pour la lutte des territoires. Ce guerrier-là avait dû en vivre une qui lui avait laissé un méchant souvenir. Ébahie dans ma contemplation, je me souvins vaguement qu'il avait posé une question. Prenant ma respiration, toutes les questions et exclamations dans ma tête finirent par exploser :

-Tu es vraiment un chat sauvage ? Tu viens des Clans ? Qu'est-ce que ça fait de vivre là-bas ? Est-ce que je pourrais y entrer ? Tu es de quel clan ? je dit tout cela à une telle vitesse que même s'il avait essayé de répondre à mes questions il n'aurait pas pu.

En le reniflant avec curiosité, je détecta une odeur pestilentielle qui me fit plisser le museau de dégoût. Pointant d'un coup de tête la mare près de la haie, je hasarda une question en espérant que le guerrier ne le prendrait pas mal.

-Dis, tu voudrais pas aller te laver les pattes ?

Dans ma tête, les questions défilaient encore, mais j'avait décidé de me contenir un peu, histoire de le laisser souffler pour qu'il puisse m'informer en détail par la suite. Soudainement, je pensais à appeler Samy pour qu'il vienne voir, mais il était rentré à l’intérieur et si je m'éloignais peut-être que le chat des Clans s'en irait. Il ne fallait pas laisser passer cette chance !
D'un coup de langue j’aplatis les poils de mon échine qui s'étaient dressés d'excitation, et je tentait de réprimer le tremblement de ma queue.
J'entendis alors une voix. Un peu apeurée d'abord à l'idée qu'un chat de l'élevage voit l'inconnu, ce fut avec soulagement que je reconnu Samy.

-Cannelle ! Viens, on est servis...

Le timbre de sa voix était faible. Ce manque d'enthousiasme me rappela que mon autre frère était parti, peut-être pour toujours... D'un coup de tête, je chassai ces sombres pensées et miaula à mon tour.

-Samy ! Viens voir par là ! Puis, m'adressant au chat noir. C'est mon frère, Samy.

En deux secondes, il nous avait rejoint. Ses yeux ambrés s'agrandirent de stupeur et son poil brun clair tacheté blanc se hérissa de peur.

-Ne t’inquiète pas ! C'est un guerrier ! je lui soufflait.
-Un guerrier ? Pour de vrai ? De clan ? Waaah !

Il fixait maintenant le chat musclé avec émerveillement, incapable de prononcer un mot.

La petite féline, me fixai avec contemplation m'évaluant de haut en bas .
Soudain, des questions fusèrent si vite que j'eus le temps de comprendre la moitié ! Elle me renifla un coup et recula de dégout. Je me souvint alors que la bile de souris était toujours là.

-Dis, tu voudrais pas aller te laver les pattes ?

Et oui elle avait remarquée...
Cœur Hargneux regarda autour de lui: une pelouse bien entretenu, à l'intérieur des chats se bousculait de part et d'autre. Autour de petits récipients, la petite chatonne avait les poils dressés
sur l'échine et la nuque, avait elle peur ? Mais non elle semblait tout excitée !

-Cannelle ! Viens, on est servis....

Le chat qui était assis à côté d'elle dans le nid, était là il avait la mine triste.
Donc elle s'appelle Cannelle, drôle de nom...
Quand, il se souvint alors qu'il était près d'un nid de bipèdes, regorgeant de chats domestiques, loin de chez lui ! Là des paroles le tira de son affolement
intérieur.

- C'est mon frère, Samy.

Je contempla le frêle petit chat, les yeux écarquillé de peur:il était complétement tétanisé.
C'est vrai que j'étais assez imposant et j'aimais faire peur aux autre matou mais celui-ci me fit pitié.
Cannelle lui souffla quelque chose à l'oreille. Samy se dégonfla et me fixait la bouche béante.

-Un guerrier ? Pour de vrai ? De clan ? Waaah !

Je n'avais franchement pas l'habitude qu'on s'émerveille devant moi.
Alors je pris mon air fier, assis la queue replié sur les pattes avant.
Quelques secondes s'écoula, les matous ne bougeaient plus la il me mirent mal à l'aise.

- Moi je suis Cœur Hargneux, du clan de la Rivière ....

Tout en prononçant ces mots, il sauta de la petite haie et alla se rincer dans la petite mare, c’était beaucoup mieux. Tout en s'ébrouant l'odeur du bipède lui vint alors au nez, et le dégouta.
Les petits chats me suivirent, c'est à ce moment que je décidai de repartir je ne savait pas aider les gens, j'avais été trop longtemps repoussé par mes camarades de camps, alors il se faufila entre un barreau grâce à son corps souple.

-Mais attends !! appela la petite Cannelle.

Le guerrier nous écoutait parler depuis le début sans prononcer un mot, bien droit et la queue enroulée autour de ses pattes. Un court silence s'imposa, pendant lequel moi et mon frère attendions une réponse quelquonque qui ne semblait pas venir. Il finit par le briser en s'approchant de la mare pour se nettoyer rapidement le museau.

- Moi je suis Cœur Hargneux, du clan de la Rivière...

Clan de la Rivière, clan de la Rivière... Celui de maman ? Au visage illuminé de Samy j'en déduit que oui, il fait bien partie du clan où était maman ! J'attendai toujours qu'il poursuive et son silence commençais à me faire penser qu'il repartirait sans rien avoir dit de plus que son nom. C'est donc pour cela que lorsqu'il se glissa dans un trou de la haie, je sauta sur ses talons et le héla :

-Mais attend !

Le chat noir -Coeur Hargneux- marqua une pause, visiblement un peu surpris que je ne le lâche pas. Il était du clan de la Rivière. Du clan de ma mère. Je ne pouvais tout simplement pas le laisser partir !

-Tu es du clan où était ma mère avant ! Je veux y aller ! Oh s'il-te-plait, laisse moi y aller avec Samy ! Je t'en supplie ! C'est mon rêve...

Il s'était immobilisé. Apparemment ma demande ne l'avait pas laissé de marbre. Samy se rapprocha de moi. Il n'avait plus peur de Coeur Hargneux à présent, mais je sentais quand même que l'idée d'aller visiter un clan était un peu effrayante pour lui. Pour moi, pas du tout. Je ne ressentait pas la moindre peur à l'idée de découvrir enfin ce dont nous parlait notre mère depuis toujours. Je fixai le félin imposant avec des yeux suppliants, mes prunelles bleues fixant les siennes vertes et magnifiques avec insistance. Obtiendrais-je ce que je désirais par dessus tout ? Ce n'était pas gagné...

Cœur Hargneux se retourna.Pourquoi le retenait elle ?

-Tu es du clan où était ma mère avant ! Je veux y aller ! Oh s'il-te-plait, laisse moi y aller avec
Samy ! Je t'en supplie ! C'est mon rêve...

Je ne bougeai plus, comment un chat domestique était censé vouloir visité un clan ? Son rêve ?
Les petits félins me fixait, surtout Cannelle me regardant d'un air suppliant .Dans ses beau yeux bleus reflétaient le soleil.
Je ne pouvais comme même pas emmener ces chats domestiques, que dirait le clan et Étoile d'Orient ?
Et ma loyauté, alors ? Des milliers de questions se bousculait dans ma tête, j'avais pris ma décision, j'allais leur annoncé la mauvaise nouvelle.
Quand je croisa le regard de la petite féline, ma bouche s'ouvrit mais rien n'y sortit.
Qu'est ce qui m'arrive ?.
C'était sûrement à cause de l'admiration que me portait ces chats.... Je bégayais, et une réponse sortit.

-Eu... Bon. Vous savez que, ce n'est pas mon droit... Vous comprenez...

J'allais approché du chemin du tonnerre, passant un coup d’œil par dessus mon épaule;
Ils me regardaient encore, Cannelle reniflait...

-Bon ... d'accord criai-je avec un mouvement de queue un peu fâché de mon action.

Lentement, mes espoirs s'effondraient quand je vis dans son regard la gêne et le refus. Je fixai toujours ses yeux où je pouvais lire qu'il était désolé de refuser. Rien ne sortit de sa gueule entrouverte au début, puis il begaya et miaula une réponse tout bas :

-Eu... Bon. Vous savez que, ce n'est pas mon droit... Vous comprenez...

Il commençait à repartir un peu plus loin. L'envie me démangeait de lui sauter dessus et de le tenir ici jusqu'à ce qu'il accepte, mais je doutais bien qu'il parviendrait sans peine à m'expédier loin d'un coup d'épaule. Essayant encore une fois la pitié, je reniflai tristement, mes yeux azur noyés de larmes. Son regard se fit hésitant de nouveau, et il finit par crier en accompagnant ses mots d'un mouvement de queue.

-Bon... D'accord !
-Yahouuu !! Merci, merci Coeur Hargneux !!

Mon cri de joie fusa sans que je puisse le contenir et sans une hésitation je jaillis hors de la maison où j'avait vécu pendant ses quelques lunes, Samy sur mes talons. Je le sentais encore un peu angoissé, mais ses pensées se raffermirent et il me dépassa en bondissant, rejoignant Coeur Hargneux pour le remercier du plus profond de son être, les yeux brillants.
Je sautilla à leur hauteur et demanda d'un ton enjoué :

-Quel est le plan ?