Le pas-doué de service entre en scène ! o/

A merry Christmas and a happy new year, hey !
Vous connaissez la musique ♫

150 de boulot acharné me pesait sur le dos. Aujourd'hui encore, comme chaque année, j'allais devoir me farcir la totalité du globe en moins d'une semaine sans le moindre salaire en retour, bouffe pour les rennes comprise !

Non, en fait, les rennes c'était de la grosse blague. Le Conseil d'En-Haut n'avait jamais daigné de m'offrir un traîneau, alors des rennes apprivoisés, je pouvais toujours rêver ! Ce luxe, c'était pour le vrai Père Noël des Bipèdes, qui lui avait bien eu le droit à son traîneau et ses rennes. Enfin maintenant, il galère toujours autant pour les faire avancer... On est quitte, somme toute.

Toujours est-il que je dois encore et toujours me déplacer par mes propres moyens, c'est à dire un coup à pied, un coup dans un monstre, un coup en oiseau géant à Bipèdes... Résultat, il faut toujours que je m'y prenne à l'avance pour cacher les cadeaux. Encore faut-il ne pas perdre son sac en route...

Bah oui, doué comme je le suis, il fallait que ça arrive un jour ou l'autre : j'avais perdu mon sac ! Après avoir distribué mon fouillis aux chatons Américains et aux indigènes du Brésil, j'avais donné aux mignons Anglo-saxons leur dû et c'est en me baladant dans les innombrables forêts françaises que j'avais perdu mon satané sac, troué qui plus est. J'étais digne d'entrer dans l'histoire des VDM, en tant que pionnier dans la bêtise féline. Doué je suis, doué je reste !

De plus, je ne connaissais absolument pas la région. On m'avait dit que j'étais dans la forêt de Cerf-Blanc (merci les écureuils, ils sont tellement choupinets quand ils savent que t'as plus rien à faire qu'ils soient comestibles ou non), mais à part ça... Ah si, ils s'étaient divisés en tribus dans le coin, quelle idée ! Cela n'allait pas faciliter ma recherche... M'enfin bon bref, l'essentiel était qu'ils croient au Père Noël !

Plus je m'approchai du centre de la forêt, plus l'odeur des chats était forte. Certain d'avoir mis la patte sur un camp d'une des quatre tribu, je m'engouffrai dans un tunnel d'ajoncs qui permettait vraisemblablement d'atteindre une clairière fortifiée. Fort de mes génialissimes raisonnements, je surgis dans la clairière, sous les yeux d'une vingtaine de guerriers ahuris. C'est sûr qu'on ne rencontre pas tous les jours LE chat noël, MOI, le plus grand centenaire de la planète voire beaucoup, beaucoup plus.

Grimpant sur une sorte d'immense rocher, je commençai un vieux discours d'urgence :

- Chers amis félins,
J'ai l'honneur de me présenter à vous sous le nom qui m'a rendu si célèbre, le Père Noël. Sachez que je ne fais que passer, la prochaine fois qu'on se reverra (et encore !), ce sera l'an prochain.
Mais avant d'assister aux déchirements des adieux, je vous prie de d'abord m'aider dans ma noble tâche : en effet, mon sac s'est troué par mégarde et je l'ai ensuite perdu dans les environs. Or sans mes cadeaux, je ne puis exaucer des milliers de voeux et exécuter ma mission !
Je vous en supplie, aidez-moi !

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HRP:

A Merry Christmas and a Happy New Year, Hey !

Je marchais tranquillement dans la nuit noir, la Toison Argentée brillant de mille feu, tapissée d'étoiles. Je trottinais, le vent venant ébouriffé par rafale mon pelage habituellement flamboyant mais ternis par la pénombre du soir. J'adorais me promener comme ça, vers minuit, seule, avec moi et mes pensées. Personne n'avait rien à me dire, à me reprocher. C'était pratique, au moins ! M'enfin, tant que l'amour, le bonheur et l'imagination était en toi, dans ton coeur, tout allait pour le mieux. Ce n'est qu'une vue de l'esprit, mais c'était la mienne.

Je me rendis soudain compte de quelque chose de très stupide. Je souriais en marchant ! Mais quel imbécile j'étais. A quoi cela pouvait bien servir, alors que personne, à part évidemment les écureuils auxquels, entre parenthèses je ne touchait jamais, pour cause d'avoir l'impression de m'auto manger ! Enfin bon, revenons, mis à part les petits rongeurs qui m'observaient depuis le haut de leur arbres, personne n'était en mesure de m'épier pour voir si je souriais bien ou non. Je cessais donc ce geste idiot, mais pas pour longtemps.

Alors que maintenant que mon visage paraissait terne et morne sans une ponte de bonne humeur et d'amusement sur mes lèvres, une ombre furtive passa en trombe devant mes yeux. Elle était visiblement plus petite que moi, toute blanche car sa fourrure étincelait dans la nuit. Mais qui pouvait bien être aussi pressé à une heure aussi tardive ? Je me demandes bien. Je partis à mon tour en courant, le suivant à la trace. Il était entré dans le camp ! Je passais le tunnel d'ajoncs et vit sur le Promontoire, un petit chats hurler à tout bout de champs :

- Chers amis félins,
J'ai l'honneur de me présenter à vous sous le nom qui m'a rendu si célèbre, le Père Noël. Sachez que je ne fais que passer, la prochaine fois qu'on se reverra (et encore !), ce sera l'an prochain.
Mais avant d'assister aux déchirements des adieux, je vous prie de d'abord m'aider dans ma noble tâche : en effet, mon sac s'est troué par mégarde et je l'ai ensuite perdu dans les environs. Or sans mes cadeaux, je ne puis exaucer des milliers de voeux et exécuter ma mission !
Je vous en supplie, aidez-moi !

Le Père Noël ! En personne! Quelle surprise ! Tous les chats du clan se mirent à sortir un par un de leurs tanières, les yeux plissés par le sommeil, ébahis en entendant la présentation du nouveau venu. Plusieurs poussèrent des cris d'étonnements, les apprentis sautèrent de joie, et accourent au pied du Grand Rocher pour lui poser un tas de questions. Quelques guerriers soupirèrent, y compris les anciens. De plus, eux n'y croyaient peut-être même plus. Mais moi, si. Malgré mon âge, l'imagination ne se perd jamais.

Je réfléchis maintenant au discours qu'il venait de prononcé. Je me remémorais ses phrases. Il avait, si je l'avais bien compris, perdu tous ses cadeaux sur nos territoires. Mais quel maladroit ! Et il nous suppliait de l'aider dans sa quête. Et bien, moi, sans hésiter, je dirais oui. Car, sinon, les jeunes n'auront pas de cadeaux cette année, de plus que j'avais trois chatons qui pleureront s'ils n'ont rien, et comment ferait-il sinon ? Le pauvre, il fallait bien lui venir en aide. Je savais que certain ne serait jamais d'accord, mais je soulèverais mon opinion.

- Cher Père Noël, hurlais-je bien fort pour que tout le monde m'entende. Je suis prête à accepter ta requête, si d'autres de mes compagnons viennent me soutenir. Il faut constituer et gardé le souvenir d'un Père Noël qui amène toujours ses cadeaux à temps, et si nous ne l'aidons pas, sa réputation et sa vision dans l'esprit des plus jeunes se modifiera également.

Les chats s'éveillaient, les yeux bouffis, l'air hagard. J'étais tombé sur des adeptes de la grasse matinée ou quoi ? Attendant surexcité sur mon rocher géant, je surplombais l'assemblée qui se formait sous mes yeux. Toute ouïe, les guerriers m'écoutèrent. Rapidement, les sourcils se froncèrent, et les plus vieux chats qui avaient presque une auréole autour d'eux émirent quelques petits rires sceptiques.

Les plus jeunes, heureusement, se pressaient au pied du Promontoire et me regardaient avec des yeux ronds, admiratifs et en extase devant mon charisme et mon mythe si célèbre qu'il avait fait le tour du monde. Ah, on se sent si puissant dans ces moments-là ! Plus puissant que devant le Conseil d'En-Haut, en tout cas. Eux, ils ont aucune compassion pour le métier. Ils croient que je fais rien pendant 364 jours et que je travaille uniquement un jour par an. N'importe quoi !

Une chatte rousse s'avança, et cria haut et fort pour que tous les félins l'entendent :

- Cher Père Noël ! Je suis prête à accepter ta requête, si d'autres de mes compagnons viennent me soutenir. Il faut constituer et garder le souvenir d'un Père Noël qui amène toujours ses cadeaux à temps, et si nous ne l'aidons pas, sa réputation et sa vision dans l'esprit des plus jeunes se modifiera également.

Ouf ! Et une de convaincue, une ! Je la remercia d'un signe de tête. Au suivaaant !

Un chat gris, vraisemblablement un des membres les plus importants du Clan, me jeta un regard noir, l'air de dire : "C'est mon grand rocher ça ! Propriété privée, namého !" J'esquissai un petit sourire gêné, content que la foule l'empêche de me tailler en pièces. Non, je ne suis vraiment pas fort au combat, c'est pas du tout mon truc, en même temps vous avez vu mon gabarit ? Fin et léger comme une fille ! Non, non absolument pas sexiste...

Soudain, je le reconnus : celui-là, c'était il y a 15 mois ! Le Conseil d'en-Haut m'avait filé des cadeaux merdiques, en toute petite quantité en plus ! Ultra-nul de chez nul ! Il s'était tapé quoi déjà ? Une souris pourrie non ? Tu m'étonnes qu'il soit en rogne ! Riant sous cape, j'espérais qu'il ne s'opposerait tout de même pas à moi :
– Je suis d'accord avec Poil d'Ecureuil. Nous nous devons de retrouver les cadeaux. Il faut Tout de suite se mettre à leur recherche sur tout le territoire. Les chatons ont tous besoin de cadeaux. Nous ne pouvons pas leur enlever ça. Mais Père Noël, – et je le regardais d'un air irrité, en évitant de le montrer dans ma voix – vous n'en avez pas semé sur territoire ennemi, j'espère ?

Embêté, j'eus une petit grimace :

- Euh...au pire je m'arrangerai avec les autres clans !