Le ciel est noir, tu es la seule étoile qui l'illumine. ♥ (PV Chou') [ Fini ]

C'était un après-midi de la saison des neiges, j'étais à la chasse avec Plume Sacrée, mon mentor. Nous avions chassé beaucoup de proies ; nous avions du mal à tout porter, ce qui nous poussa à les enterrer et à venir les chercher plus tard. Le froid et la famine terrassait notre Clan, et c'était une bonne chose que nous ramenions beaucoup de gibier. Malgré tout, la nourriture nous obsédait, et chaque souris qui passait, nous les attrapions, même un simple moustique n'échappait pas à nos griffes.
Donc, nous parlions tout en chassant, ce qui n'était pas très bien si nous voulions attraper du gibier. Soudain, au loin, l'on entendit un vrombissement. Un monstre de Bipèdes ! Nous étions allées trop loin, sans nous en rendre compte ! Plume Sacrée, qui était en train de poursuivre un faisan, n'eut pas le temps de freiner, et percuta le véhicule en plein fouet. Le monstre fit un écart, et poursuivit sa route. Je restai là, à regarder le corps inerte de mon mentor. Le silence régnait depuis deux bonnes minutes.
Quand j'eus enfin repris mes esprits, je réalisai que Plume Sacrée, mon mentor, — qui était aussi amie avec mes parents, — était morte !
J'échappai une plainte plaintive et accourrai vers le cadavre. Avec espoir, je réalisai qu'elle était encore vivante ! Son flan se levait et se baissait en cadence, elle respirait ! Je ne put m'empêcher de me frotter à elle, de joie !
Je la sortit de la zone où les monstres passaient—c'était d'ailleurs une chance qu'aucun d'eux ne sois pas venu lorsque je reprenais mes esprits ! — je commençai sa toilette. Je m'aperçut bientôt qu'elle avait de plus en plus de difficultés à respirer. Je paniquai. Que faire ? J'abandonnai le corps et couru chercher des renforts.

Quand la patrouille revint, il était trop tard. Le flan de mon mentor c'était arrêté de se soulever. Je n'y croyais plus. Qu'avais-je fais pour mériter cela ?! Je fondai en larmes et me frottai le plus fort possible contre elle, comme pour la réanimer.
Mais il fallait se rendre à la raison.

Plume Sacrée était morte...


Je me réveillai avec soulagement. Ce souvenir de la mort de mon mentor—que je faisait souvent en cauchemar—était enfin fini.
J'avais une sensation étrange. Comme si aujourd'hui, j'allais connaître une autre mort. Je frissonna ; je pensait à Patte d'Argent : c'était sa première nuit dans le Camp du Tonnerre, comment allait-il ? Il était contre moi, bien au chaud. Je ne put m'empêcher de ronronner, j'allais me réveiller tous les matins en sa compagnie, quel plaisir ! Je le réveillai en un coup de langue, me levai et l'incitai à me suivre. Je me postai à l'entrée de la Tanière des Guerriers pour admirer le soleil se lever.
Une grosse boule rouge,—le soleil,— était baignée d'une mer rose/orangée.

—Comme c'est beau..." soupirais-je en me disant que la nature était bien faite.
J'essayai d'oublier mon cauchemar un instant, pour savourer ce moment avec l'élu de mon cœur.

Je dormais dans sommeil de plomb. Cela faisait longtemps que ça ne m'étais pas arrivé. Je récupérait à fond. Soudain, des ombres mouvantes passère devant mes paupières closes. J'essayai de les identifier. Des chats ? Surement. Je n'étais pas en mesure de le confirmer. Les ombres semblaient aller de plus en plus vite. Elles couraient ? Rien n'était moins sûr. L'écran de mes rêve redevint noir. Pourtant, je sentait que le rêve n'était pas terminé. Un grand cri confirma mes doutes. Un miaulement de peur. Un miaulement de douleur. Je connaissait cette voix.
Je me concentrais à fond, cherchant dans ma mémoire pour l'identifier. JE fus frappé d'horreur en la reconnaissant.

Cette voix, c'était la mienne.

Je fus réveillé par un grand coup de langue sur la truffe. J'ouvris les yeux et deux billes bleues m'acceuillirent. Elles me rassurèrent et j'oubliais mon rêve dans un coin de ma mémoire. Goutte de Pluie ronronnait. Quelle heure était-il ? Elle me fit signe de la suivre hors de la tanière. Je m'éxecutait. Aussi bruyant qu'une meute de chiens enragés, je m'extirpait du dortoir. ma compagne, elle, fut parfaîtement silencieuse. Elle s'écarta un peu de la tanière, le museau en l'air. Je l'imitait. Le soleil semblait embraser le ciel. Ce spectacle était magnifique. A mes côtés, Goutte de Pluie parraissait subjuguée.

"– Comme c'est beau..., soupirai t-elle sous le charme.

Je me frottai à elle tandis que nous profitions du spectacle. Mon côté rustre de mâle reprit le dessus et je me désintérressait de la scène. Taquin, je lui lançai, un air de défi dans les yeux :

—Bon, t'as hâte de voir à quel point je suis fort en chasse, pas vrai ?

Nous nous frottâmes quelques instants, avant que Patte d'Argent ne prononce, ironique :

—Bon, t'as hâte de voir à quel point je suis fort en chasse, pas vrai ?

Je fut surprise de son ton joyeux, car après une décision telle que quitter son Clan, ses amis et sa famille, il ne pouvait qu'être triste. Après tout, c'était Patte d'Argent, on ne pouvait jamais savoir ce qui nous attendait, avec lui. Je lui répondit vivement :

—On parie que je te bats ?! Celui qui attrape le plus de proies a gagné ! " fit-je avec enthousiasme.

Je ne put m'empêcher de gentiment l'envoyer rouler dans la poussière. Nous nous battîmes comme des chatons qui venaient à peine de quitter la pouponnière. Je me souvînt à quel point nous nous étions amusés le soir de notre rendez-vous au Quatre Chênes.

(T'inquiètes, moi non plus ! xD)

Goutte de Pluie fit les yeux ronds. La queue bien haute, je lui jetais un regard de défi.
Une lueur d'amusement parut s'allumer dans son regard. En se jetant sur moi, elle relevait le défi.

—On parie que je te bats ?! Celui qui attrape le plus de proies a gagné !

Je me laissais tomber sur le dos pendant un istant, docile, lui donnais un coup de langue sur le museau puis l'envoyais valser.

– Pari tenu ! répliquais-je, d'humeur joueuse.

Sans plus attendre, je fonçais vers la forêt. Je ne choisissais pas de destination particulière me contentais simplement de courir droit devant moi en évitant les arbres.
J'avais besoin de courir pour évacuer mon stress. C'étais mon premier jour au Clan du Tonnerre. Je m'inquiétais pour ma famille. De plus, mon rêve était remonté
J'allais plus vite que jamais, si bien que je dus ralentir un peu pour ne pas semer Goutte de Pluie. Je repérai un mulot sur ma droite. Sans refléchir, je fonçai pour l'achever. Je l'attrappai de justesse. Je dus lui courir après sur une trentaine de queues de renard. Visiblement, je devais m'habituer à être silencieux si je voulais ramener du gibier. La vitesse seule ne suffirait pas. Je devrais donc apprendre les rudiments de la traque. Je me tournais vers ma compagne, et laissait tomber le mulot de ma gueule.

–Je vais m'y faire mais il me faut du temps, dis-je sans lui laisser le temps de commenter mon petit sprint.

Patte d'Argent me donna un coup de langue, et m'envoya valser, sachant que je ne m'y attendait pas.

– Pari tenu ! répliquait-il, d'humeur joueuse.

Sans rien attendre, il fonça vers la forêt. Je me força à le suivre, les pattes encore tremblantes à cause de mon sommeil troublé de cauchemars.
Mon compagnon zigzaguait entre les arbres, sûrement encore habitué à courir dans les plaines désertiques du territoire du Vent. C'était une boule d'énergie, il filait comme un monstre à deux pattes de Bipèdes, avec bien sûr beaucoup plus d'élégance, et cela me plaisait.
J'avais du mal à garder le rythme, mais me força, pour ne pas me laisser distancer. Par chance, il ralentit. Je courais toujours derrière lui, avec plus de grâce, car mes pattes ne s'emmêlaient plus à cause de la vitesse.
Patte d'Argent ne ralentit pas et fondit sur un mulot, à sa droite. Il aurait pus le rater, mais l'attrapa tout de même.
Je le regarda faire. Il devait s'habituer le plus vite possible à être silencieux, car pour l'instant, à chaque fois qu'il posait une patte par terre, cela faisait un gros "patapouf !".
Cela me fit sourire et me redonna le sens de la compétition.
Après avoir couru une trentaine de queues de renards, il réussit enfin à attraper le rongeur. Il s'avança vers moi, et laissa tomber le mulot.

–Je vais m'y faire mais il me faut du temps, dit-il, haletant.

J'étais à cours d'excuses, je me contenta de hocher la tête, mais bientôt, j'aperçus un écureuil grignotant une noisette, à une branche basse d'un arbre.

—Voyons voir si je fais mieux, soufflais-je discrètement pour ne pas faire fuir la proie.

Je m'élançai à sa poursuite, soulevant des petits nuages de terre à chaque pas. La petite bestiole m'aperçus, à mon plus grand désespoir. Heureusement pour moi, il restait là, à me fixer de ses petits yeux noirs. Je n'attendit pas plus, je grimpai à l'arbre, faisant tomber l'écorce du platane. L'écureuil esquissa un geste pour fuir, mais il se rendit à l'évidence, c'était sa fin. Je lui brisa la nuque, plantant mes crocs dans son corps encore tout chaud.
Je descendit fièrement de l'arbre, la tête haute.

—Alors ? fit-je malicieusement.

Goutte de Pluie se contenta d'acquiescer. Je la vis jeter un coup d'oeil vers un arbre.

–Voyons voir si je fais mieux.

Silencieuse, elle s'approcha à pas de loup de l'arbre. Soudain, elle prit son elan et grimpa à l'arbre. L'écureuil la regarda ébahi. Elle l'acheva d'un coup de croc dans la jugulaire. Elle descendit et posa la bête devant moi, non sans afficher un petit air suffisant. Me regardant de toute sa hauteur elle lança d'un ton faussement badin :

– Alors ?

Je rigolais. Je découvrais un aspect de Goutte de Pluie que je ne connaissait pas. Ses attitudes et ses émotions la rendait encore plus irrésistible. Cependant, je ne rentrais pas dans son jeu.

– Joli, avouais-je.

Je me désinterressait de l'écureuil et regardait derrière moi. Sur le moment, la forêt me parut sombre, comme en pleine nuit.

Les ombres semblent aller de plus en plus vite. Un cri de souffrance retentit.
Ce cri, c'est le mien.

Un long frisson parcourut mon échine. Pourquoi cette bribe de rêve me revenait maintenant ? Je regardais de nouveau la forêt. Elle était inondée des rayons du soleil.

Je me fit violence pour reprendre mes esprits. Je cherchais un bon sujet de conversation car je ne voulais pas qu'elle remarque mon air troublé. Elle aussi avait petite mine, et je ne souhaitais pas l'inquiéter davantage.

– Parles moi de ta famille et de tes amis.

Je m'asseyais en attendant sa réponse.

Patte d'Argent rigolait franchement. Il découvrait une nouvelle face de ma personnalité.

— Joli, avouait-il.

Il regarda derrière lui. Qu'est-ce qui pouvait l'intéresser, si loin ? Il semblait troublé, horrifié.

– Parles moi de ta famille et de tes amis.

Rien que de repenser au sujet, les larmes me montèrent aux yeux. Machinalement, je racontai mon cauchemar, exactement comme ça s'était passé :

—C'était un après-midi de la saison des neiges, j'étais à la chasse avec Plume Sacrée, mon mentor. Nous avions chassé beaucoup de proies ; nous avions du mal à tout porter, ce qui nous poussa à les enterrer et à venir les chercher plus tard. Le froid et la famine terrassait notre Clan, et c'était une bonne chose que nous ramenions beaucoup de gibier. Malgré tout, la nourriture nous obsédait, et chaque souris qui passait, nous les attrapions, même un simple moustique n'échappait pas à nos griffes.
Donc, nous parlions tout en chassant, ce qui n'était pas très bien si nous voulions attraper du gibier. Soudain, au loin, l'on entendit un vrombissement. Un monstre de Bipèdes ! Nous étions allées trop loin, sans nous en rendre compte ! Plume Sacrée, qui était en train de poursuivre un faisan, n'eut pas le temps de freiner, et percuta le véhicule en plein fouet. Le monstre fit un écart, et poursuivit sa route. Je restai là, à regarder le corps inerte de mon mentor. Le silence régnait depuis deux bonnes minutes.
Quand j'eus enfin repris mes esprits, je réalisai que Plume Sacrée, mon mentor, — qui était aussi amie avec mes parents, — était morte !
J'échappai une plainte plaintive et accourrai vers le cadavre. Avec espoir, je réalisai qu'elle était encore vivante ! Son flan se levait et se baissait en cadence, elle respirait ! Je ne put m'empêcher de me frotter à elle, de joie !
Je la sortit de la zone où les monstres passaient—c'était d'ailleurs une chance qu'aucun d'eux ne sois pas venu lorsque je reprenais mes esprits ! — je commençai sa toilette. Je m'aperçut bientôt qu'elle avait de plus en plus de difficultés à respirer. Je paniquai. Que faire ? J'abandonnai le corps et couru chercher des renforts.

Quand la patrouille revint, il était trop tard. Le flan de mon mentor c'était arrêté de se soulever. Je n'y croyais plus. Qu'avais-je fais pour mériter cela ?! Je fondai en larmes et me frottai le plus fort possible contre elle, comme pour la réanimer.
Mais il fallait se rendre à la raison."

Ma voix cassa, et au moment même au je prononça ces mots, j'éclatai en sanglots :

—Plume Sacrée était morte..."

Je ne croisa même pas son regard, et partit en direction de la rivière. Je ne n'avais plus la tête à jouer. J'avais besoin d'être un peu seule. Mais dès qu'il arriva, je lui expliqua, entre deux larmes :

—Bien avant cet incident tragique, quand j'étais encore dans la pouponnière avec Patte d'Ortie ma sœur, il est arrivé autre chose."

Je pris une profonde inspiration pour ne pas craquer, et lui expliqua :

—Pelage de Fumée, mon père, est mort noyé alors qu'il apportait un message au Clan de la Rivière. C'était urgent, et il n'avait pas prit le pont des Bipèdes, et décidé d'y aller à la nage. C'était une journée de saison des feuilles mortes, le torrent était fort et très froid. Après des minutes et des minutes de surplace, il a rendu son dernier souffle : il s'est laissé emporter par le courant. Quelques jours plus tard, nous avons découvert son corps sur une petite plage abandonnée. Ma mère, ma sœur et moi, étions dépitées. C'était un des moments les plus durs de ma vie. J'ai survécu, grâce à mes amis, et ma famille."

Je finit mon récit en reniflant. Je regarda la rivière s'écouler, revoyant encore mon père se noyer. Un poisson sauta, et me sortit de mes pensées, de réflexe, je l'attrapa. Je le jeta violemment à côté de moi.
Le soleil s'était à présent levé, et jetait des reflets argentés sur les eaux tumultueuses. Comme pour me réconforter, les nuages s'éloignaient de plus en plus loin, laissant place à un beau ciel bleu. J'entreprit de me lécher la patte. Le goût amer de la terre sur laquelle j'avais marché me dégouta au plus haut point.
Je chercha du réconfort dans les yeux de mon compagnon.

[@Douceur d'un Soir : J'ai supprimé vos messages sur les chatons pour que ce soit plus propre :) Faites attention aux fautes d'ortho', sinon beaux RPs :p]

– Parles moi de ta famille et de tes amis.

Je vis Goutte de Pluie se décomposer. Ses yeux s'embuèrent. Je ne l'avais jamais vu si triste. Je ne comprenais pas. D'une voix tremblante d'émotion, elle prit la parole.

—C'était un après-midi de la saison des neiges, j'étais à la chasse avec Plume Sacrée, mon mentor. Nous avions chassé beaucoup de proies ; nous avions du mal à tout porter, ce qui nous poussa à les enterrer et à venir les chercher plus tard. Le froid et la famine terrassait notre Clan, et c'était une bonne chose que nous ramenions beaucoup de gibier. Malgré tout, la nourriture nous obsédait, et chaque souris qui passait, nous les attrapions, même un simple moustique n'échappait pas à nos griffes.
Donc, nous parlions tout en chassant, ce qui n'était pas très bien si nous voulions attraper du gibier. Soudain, au loin, l'on entendit un vrombissement. Un monstre de Bipèdes ! Nous étions allées trop loin, sans nous en rendre compte ! Plume Sacrée, qui était en train de poursuivre un faisan, n'eut pas le temps de freiner, et percuta le véhicule en plein fouet. Le monstre fit un écart, et poursuivit sa route. Je restai là, à regarder le corps inerte de mon mentor. Le silence régnait depuis deux bonnes minutes.
Quand j'eus enfin repris mes esprits, je réalisai que Plume Sacrée, mon mentor, — qui était aussi amie avec mes parents, — était morte !
J'échappai une plainte plaintive et accourrai vers le cadavre. Avec espoir, je réalisai qu'elle était encore vivante ! Son flan se levait et se baissait en cadence, elle respirait ! Je ne put m'empêcher de me frotter à elle, de joie !
Je la sortit de la zone où les monstres passaient—c'était d'ailleurs une chance qu'aucun d'eux ne sois pas venu lorsque je reprenais mes esprits ! — je commençai sa toilette. Je m'aperçut bientôt qu'elle avait de plus en plus de difficultés à respirer. Je paniquai. Que faire ? J'abandonnai le corps et couru chercher des renforts.

Quand la patrouille revint, il était trop tard. Le flan de mon mentor c'était arrêté de se soulever. Je n'y croyais plus. Qu'avais-je fais pour mériter cela ?! Je fondai en larmes et me frottai le plus fort possible contre elle, comme pour la réanimer.
Mais il fallait se rendre à la raison.

Plume Sacrée était morte..."

Au fur et à mesure qu'elle me racontait son récit, j'étais de plus en plus horrifié.
Goutte de Pluie, elle, s'était enfuie vers la rivière dès son récit achevé. Je m'approchais d'elle. Secouée de sanglots, elle semblait très fragile. Je me frottais contre elle pour la réconforter. Mais son histoire n'était pas finie.

—Bien avant cet incident tragique, quand j'étais encore dans la pouponnière avec Patte d'Ortie ma sœur, il est arrivé autre chose.

Elle prit une grande inspiration et je compris que continuer lui demandais beaucoup d'efforts.

—Pelage de Fumée, mon père, est mort noyé alors qu'il apportait un message au Clan de la Rivière. C'était urgent, et il n'avait pas prit le pont des Bipèdes, et décidé d'y aller à la nage. C'était une journée de saison des feuilles mortes, le torrent était fort et très froid. Après des minutes et des minutes de surplace, il a rendu son dernier souffle : il s'est laissé emporter par le courant. Quelques jours plus tard, nous avons découvert son corps sur une petite plage abandonnée. Ma mère, ma sœur et moi, étions dépitées. C'était un des moments les plus durs de ma vie. J'ai survécu, grâce à mes amis, et ma famille."

Une fois de plus horrifié, j'étais incapable de bouger. Un éclair argenté fila dans l'eau. Goutte de Pluie balança sa patte, de rage, et le poisson attérit devant moi. Je le fixai, bouleversé. Comment aurais-je pu deviner qu'elle avait du surmonter autant d'épreuves dans sa vie ? Elle d'habitude si joyeuse et inscouciante ! Mon corps se remit en marche. Un fois de plus, je me frottai contre son flanc pour la réconforter.

– Je suis désolé d'avoir Ravivé d'aussi mauvais souvenirs.

Je m'écartais et désignais le Ciel du bout de la queue. Aucun nuage ne venait troubler la course du soleil. Ce ciel était d'un bleu profond et il fesait chaud. C'était plutôt rare, en automne.

– Ils veillent sur toi, maintenant. Tu dois être heureuse. Pour eux. Pour la vie qu'ils n'ont pas eu. Ne te laisse pas abattre. Relève la tête, tu es forte.

Je pressais mon museau contre le sien.
Je savais qu'elle n'étais pas du genre à se morfondre. Un nouveau poisson passa, et j'imitais Goutte de Pluie et lançai ma patte. Le poisson flotta un instant dans les airs avant de s'écraser sur mon museau. Il glissa lentement en laissant apparaître ma tête, blasée.

– Ouaïe.

Patte d'Argent se frottait à moi. J'acceptait ses caresses. Lui seul pouvait me réconforter ! J'esquissai un sourire forcé. Il semblait aussi horrifié que moi quand j'avais su la mort de mes deux proches.

— Je suis désolé d'avoir ravivé d'aussi mauvais souvenirs.
—Ce n'est pas grave. De toute façon, je ne pourrait jamais l'oublier.

Mes larmes se calmaient peu à peu. Je retrouvais presque mon état normal.
Il s'écarta et et désigna le ciel du bout de la queue. Il était bleu, tout bleu. Tellement bleu, que l'on y pouvait confondre mes yeux.

– Ils veillent sur toi, maintenant. Tu dois être heureuse. Pour eux. Pour la vie qu'ils n'ont pas eu. Ne te laisse pas abattre. Relève la tête, tu es forte.


Je releva la tête et croisa son regard plein de sagesse. J'y voyais tout de même une flamme d'enfance et une lueur de défi. Pour la première fois depuis que j'avais raconté mon histoire, je me mis à sourire. Vraiment sourire. Un sourire de bonheur.
Il attrapa un poisson qui traversait le courant. J'admirai son agilité. Il resta quelques secondes en l'air avant de retomber sur son museau.

—Ouaïe.

Je pouffa. Je lui lécha l'endroit où avit attérit le poisson et reprit :

—Tu as raison. Je n'ai pas à me plaindre de ma vie. Elle est superbe. Et en partie grâce à toi."

Le lui jeta un regard compatissant, avant de me coucher, fatiguée. Mon ventre me fit mal. Je grimaça de douleur. Pour ne pas qu'il le remarque, j'enchainai :

—Bon. Euh... Si on les mangeaient es proies ? Désolée, je n'ai plus la force de chasser. Je suis crevée. On remets ce défi à plus tard ?" Fis-je en cachant ma déception.
J'avais bien envie de continuer, moi ! Mais j'étais fatiguée. Sans attendre sa réponse, je mordis dans un poisson, et lui tendis.

Le poisson émit un bruit flasque en tombant sur le sol. Goutte de Pluie émit un rire amusé avant de me lécher la truffe. J'étais content. Elle allait mieux.

—Tu as raison. Je n'ai pas à me plaindre de ma vie. Elle est superbe. Et en partie grâce à toi.

Je grattais le sol, géné de son compliment.

– Tu illumines la mienne.

Elle me jeta un regard tendre avant de faire une petite grimace. Elle se coucha, visiblement épuisée. Voyant que je l'avais remarqué, elle tenta de changer de sujet, maladroitement.

—Bon. Euh... Si on les mangeais ces proies ? Désolée, je n'ai plus la force de chasser. Je suis crevée. On remets ce défi à plus tard ?

– Oui, comme tu veux. De toute façon j'ai une faim de Loup !

Sur ce, je me jetais sur le poisson, affamé. Je fis en sorte de lui tourner le dos et baissais bien la tête. Bizarre, songeai-je. Mal au ventre ? Goutte de Pluie, l'habituelle boule d'énergie ? Enfin.
Soudain, je m'arrêtai de manger.

Mal au ventre ? Je lui jetais un coup d'oeil, éffaré. Non, je me fais des idées, me ravisais-je.

Une pointe de doute s'insinua dans ma tête.

Et si...

[ Fini ^^ ]