Formulaire pour avoir un prof de RP

Des brins d'herbe frémirent ; un mulot se cachait dans la verdure mouillée de la rosée matinale. Il n'avait pas remarqué la jeune féline qui l'épiait discrètement. Elle bondit sur lui et l'acheva d'un coup de patte. Elle l'enterra proprement dans la terre humide et repartit quête de gibier.
Elle fit quelques pas et l'odeur du Clan du Vent lui parvint. Elle intriguait Goutte de Pluie bien que celle-ci la connaissait déjà ; la lande, les lapins, la fraîcheur du vent qui fouettait ses joues durant la saison des neiges. C'était ce que lui inspirait cette odeur. Une patrouille passait non loin de là, ce qui voulait dire qu'elle était tout près de la frontière. Elle ne s'aventura pas plus loin et rebroussa chemin. Elle attrapa une souris et un écureuil, elle déterra le mulot et rentra au camp. Il était temps car les étoiles avaient commencé à apparaître dans la ciel bleuté.
Malheureusement, il faisait bien noir quand elle aperçut les silhouettes des siens. Ils avaient l'air mécontents de son arrivée tardive.

*D'accord, les guerriers n'ont pas le droit de sortir la nuit seuls, mais ce n'est pas la peine de me gronder !* songea t-elle lorsqu'on lui fit la remarque.

Elle alla se coucher dans la tanière des guerriers, épuisée.
Elle mit longtemps à trouver le sommeil, sans cesse interrompue par les chuchotements de deux chattes bavardes.
Le matin, quand Goutte de Pluie se réveilla, le soleil brillait haut dans le ciel.
Elle fut contrainte de repartir à la chasse, le ventre vide.
Ses pas la menèrent un peu trop loin du camp, et il faut dire, trop près des frontières. Pour la deuxième fois, elle sentit une patrouille qui cette fois-ci marquait la frontière de son odeur.
Sa curiosité l'emporta et d'un bond elle passa sur le territoire adverse.
Elle plongea dans un buisson sans faire de bruits pour les espionner tranquillement.

Mmm... Je me réveille... Non ! C'est un rêve ! Je suis dans une clairière chatoyante. Les hautes herbes agitent leur tiges comme en été... Tout est paisible et serein... Je me sens bien...
Le soleil baigne la petite prairie de sa lumière généreuse. Aucun nuage à l'horizon, le ciel est bleu et lumineux. Je trotte au centre de la combe, tranquillement. L'herbe est presque mouillée par la rosée matinale... Mais il ne fait pas froid. Il fait beau.
Une fois arrivée au milieu de la clairière, je m'assois et commence une toilette. Mes poils brillent au soleil et sont soyeux. Je gonfle le torse pour montrer ma fierté.
Oh ! J'aperçois une souris dodue. Je me lèche les babines avec une envie irrésistible de chasser et m'élance à sa poursuite. En en coup de patte je mets fin à sa vie, puis je bénis le Clan des Étoiles de nous nourrir aussi bien, et je commence mon festin.

Une fois le repas terminé, je m'installe à l'ombre pour faire une courte sieste. Je m'étale sur un rocher avant de sentir une douleur anormale... au ventre. J'essaye de me lever... Je n'y arrive pas, je suis coincée. Je m'affole et ma respiration devient de plus en plus rapide. Je crie lorsque la douleur à l'estomac s'agrandit. J'ai l'impression de faire une agonie. Je regarde mon ventre ; tout est normal. Mais que ce passe t-il donc ? Suis-je en train de mettre bas ? Non, c'est impossible, il y aurait plus de grabuge !
Puis, je comprends. Je fais une fausse couche.
— NON !!!" M'écris-je. en voyant l'âme de mes futurs chatons monter au ciel. Puis je pleure, je pleure.
Je pleure...

— Aaaaaaah !"
Je me réveille en sursaut. Je suis dans la tanière des guerriers, et mes joues sont mouillées. Ouf, ce n'est qu'un cauchemar ! Je regarde mon ventre en souriant ; il est toujours aussi gros ! J'espère que je vais bientôt mettre bas. J'en ai assez d'attendre !
Je me lève. Bizarre, j'ai tout de même très mal au ventre. Ça remue là-dedans.
J'avance vers le tas de gibier, car j'ai faim. Je pourrais manger un renard entier sans penser au goût une seule fois !

Ah, le fumet des souris, celui que je préfère ! Je m'empresse de mordre dans ma proie, et la chair fraiche me fait très plaisir.
Tout en mangeant, je vois le Clan s'activer et je suis tout de même contente de me poser un peu. Ça fait du bien !

Le ventre plein, je m'éloigne du tas de gibier pour m'empêcher de prendre une autre proie.
Je marche en direction d'un petit coin tranquille au soleil, quand je sens une douleur à l'estomac. Rah mince, ça recommence ! Il faut que je me couche quelques minutes et après ça passe. C'est ce que je fais, mais la douleur ne passe pas, au contraire, elle s'accentue !
Mon souffle devient plus rapide, qu'est-ce qui se passe donc ?!
— Aaaaaïe !
NON ! Je comprends : je mets bas !!! Je ne sais quoi faire, j'ai du mal à bouger, comment vais-je faire pour rejoindre la pouponnière à temps ?!
Heureusement, de guerriers ont entendu mon cri et s'approchent de moi. Patte d'Argent... Où es-tu ? Je ne te vois pas, et j'ai besoin de toi !
J'ai encore plus mal qu'au début, et je sens mes chatons bouger.
J'ai mal... Vite, que ça en finisse !
Les guerriers me transportent à la pouponnière et m'installent sur un lit de mousse.
J'aperçois Chant du Phénix et j'ai une envie subite de dormir...

Aaaah... Pour la première fois, je m'éveillais dans la Tanière des Guerriers en toute sérénité. Dans mon rêve, j'avais vu mon père. Il me disait de ne pas m'inquiéter... Et il paraissait encore très jeune ! Aucun poil gris quelconque ne figurait sur son pelage. Il avait le poil soyeux et non pas parsemé de brins de paille comme je l'imaginais. Son visage était encore jeune et il y avait autant de rides sur son visage qu'il y a de sel dans la rivière !
Bref, tout ça pour dire qu'il était encore endurant et avait encore une dizaines d'années à vivre. Cela me réjouissais.
De plus, ce matin, les guerriers ne s'étaient pas écartés en voyant que je me réveillait, ils m'avaient salués gentiment. Je les remerciait, la tête haute.
Je me dirigeais vers le tas de gibier et choisissait une petite truite. Malgré ma bonne humeur de ce matin-là, je n'avais pas faim, comme tous les autres. Et d'ailleurs, je maigrissais à vue d’œil. Il fallait que je me reprenne ! Hum... mais pas aujourd'hui. Le soleil rayonnait sur le camp, et les apprentis qui allaient partir se réjouissaient du beau temps qu'il ferait pour leurs entrainements. Parmi eux, je n'aperçus pas Nuage de Sève, mon apprentie. La veille, durant notre entrainement, nous avions été attaquées par un blaireau. Elle avait sûrement trop de blessures pour poursuivre aujourd'hui, car sinon, elle m'aurait supplié de continuer !
Mon repas étant fini, je ne faisais pas ma toilette et allait directement me balader. C'était une belle journée et je comptai faire un peu de bêtises ! Du genre, rencontrer des solitaires—ou des chats inconnus, des autres Clans, peu importe—et sympathiser avec eux.
Je cherchai un endroit où les solitaires et autres chats pouvaient s'aventurer. Hum... Les Quatre Chênes ? Non, je pouvais tomber sur quelqu'un de louche. La Ferme ? Oui, c'était pas mal ! Les solitaires y logeaient souvent ! Et parfois, les amoureux s'y donnaient rendez-vous. Tout comme moi... Avec Espoir du Tigre. Il n'était pas venu. Tant pis. Je n'avais plus qu'à l'oublier.

Je me dirigeai vers la Ferme, en vagabondant. Pour mon malheur, je ne croisai aucun autre chat en chemin. Dommage... Mais ce n'était pas grave. J'en croiserai un sûrement sur place ! Soudain, je me rendis compte de quelque chose : j'allais à l'endroit où mon père vivait ! J'y étais allée pas volontairement en plus. Ca me réjouissait ! Si ça se trouvait, j'allais le voir !Je bouillonnais de plaisir.

Une fois arrivée sur place, je ne vis rien. Je n'osai pas entrer dans la Ferme, car ça me faisait peur. Les toiles d'araignées balayaient le plafond, et une ambiance bizarre s'y trouvait. De plus, auparavant, des traîtres y vivaient. La Meute...La Meute de... La Meute de la Mort ! Je frissonnai. Si auparavant mon père y vivait, les traîtres en avait sûrement fait de la chair à corbeau ! Non ! Je refusai d'y croire. Dans mon rêve, il m'avait dit de ne pas m'inquiéter. Cela voulait dire qu'il avait trouvé un nouvel endroit pour loger. J'espérais qu'il n'était pas devenu chat domestique ! Beurk !
Je ne me souciai plus de lui et ne faisais que patienter devant une énorme botte de foin.
Soudain, j'aperçus un chat pénétrer dans la Ferme. J'eus tout à coup très peur, et si c'était un traître ?! Je décidai de le suivre, malgré ma frayeur. Je respirai un bon coup et me faufilai à sa suite. Il ne sentais pas mon odeur. Heureuse, je me décontractai un peu; En plus, la Ferme était vide ! J'avais oublié que les traîtres avait pris en siège le Clan du Vent !

Je le suivis maintenant normalement. Mais soudain, il fit volte-face et me foudroya du regard. Pour ne pas montrer ma faiblesse, je plissai les yeux et hérissait mon échine. Je lui crachai :

— Qu'est-ce que tu as à me regarder comme ça ?! Cet endroit ne t'appartient pas !