Une rencontre qui brise les mythes ?

~ Un papillon qui me guide sur la mauvaise route ~

PV: Etoile Solitaire - Plume d'Ambre

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Je suis étendue sur l'herbe mouillée des marécages. Depuis combien de temps ai-je rejoins le clan du Vent ? Je me met à tousser, la fourrure dans le vent. Ainsi, j'observe l'astre du jour se lever admirablement, de la même manière qu'il m'éclaire en donnant à mon pelage la même teinte dorée que possède les boutons d'or.

Je m'amuse à mâchouiller les touffes de poils qui s'emmêlent dans ma gueule, pendant que je me lèche le poitrail. Me levant, j'affronte avec perspicacité les rayons du soleil qui traversent les arbres étrangement sinistres. Comme un chaton découvrant le monde, je prend plaisir à mettre en place des défis inexplicables mais qui me paraissent très réalistes. Ainsi, il me semble que l'ombre soit semblable à une marre empoisonnée et que la lumière soit une clef d'un mystère profondément enfoui dans les ténèbres.

Me lassant enfin de ce jeu dénué de sens, je m'avance le long de la bordure du lac, oubliant complètement les limites de la forêt. C'est étrange n'est-ce pas ? Pour moi, nous devrions être semblables et partager nos compétences plutôt que de se faire la guerre. Moi, avec mes talents de chasseuse en zones dangereuses, j'aurais été plus à même d'aider les félins en volant la nourriture aux bipèdes ! Au lieu de cela, je gaspille mon savoir-faire pour m'adapter à ce nouveau environnement, qui malgré tous, reste très beau.

Je m'extasie devant les multitudes de couleurs qui s'offrent à moi. Mon odorat me porte en traître après avoir surmonté ce paysage mort, je n'arrive même plus à détecter la présence d'une simple souris. Heureusement, un papillon papillonne devant moi, comme intrigué par mon envie de vivre. Je m'élance sans qu'il ne s'en aperçoive, à sa poursuite, et très vite, il bat des ailes de plus belle. Je commence à perdre haleine, puis me repose au bord du lac.

Moi même prise d'une drôle de curiosité, j'amène ma truffe pour la coller près d'un bois qui ne me semble pas naturel. Pourtant, l'odeur est bien là, lorsque je l'analyse bien en profondeur. Puis, pensant être seule au monde, je ronronne chaudement contre le faux-arbre, mordant à plein croc des papillons invisibles, qui pourraient voler dans l'air. J'imagine facilement un grand nombre de monarques se poser sur mon corps pour ne faire plus qu'un avec moi, regarder librement mon être multicolore prendre forme peu à peu, au bord de ces branches usées.

D'un coup, je me fige. Il me semble avoir entendu un bruit venir de derrière moi. Je plonge ma tête dans l'eau, espérant retirer cette sale odeur qui me nargue, mais rien n'y fait : je ne distingue plus aucun parfum après un rayon de deux mètres autour de moi. Perturbée, je demande d'une faible voix :

<< L'Air ne fait pas le Feu au contact de la Rivière, puis je reprend plus fortement ; alors faites que le Vent s'en aille librement par l'eau qui coule dans vos veines. >>

Ce n'est peut-être que mon imagination après tout. Tranquillement je m'assois, fière d'avoir trouvé une nouvelle approche du monde, avant de mourir. Librement, je cligne la tête vers le bas, attendant qu'un événement ne se produise, pour ensuite retourner dans mes habitudes si rien ne se manifeste.